jeudi 19 mars 2015

Réalité et fiction : Peut-on franchir impunément la frontière qui les sépare ?

La littérature et le cinéma ont ce pouvoir assez extraordinaire de nous plonger dans un  autre univers. Ils aiguisent nos sens et nous font voyager, à tel point que dans un certain nombre de cas, nous en oublions la distinction entre réalité et fiction. 
      Cette sensation  qui nous plaît tant, est liée en grande partie, au fait que nous vivons par procuration ce que vivent les personnages. On peut citer par exemple, Hunger Games, par le biais duquel on se sent au côté de Katniss et des autres membres des districts tout au long de leurs aventures. Ou encore, dans Le Labyrinthe, où nous suivons avec exaltation les péripéties de ces jeunes cobayes. On a tous déjà connu un moment où nous parlions à un personnage, de livre ou de film, pour le supplier de ne pas faire quelque chose ou au contraire pour qu'il le fasse. Bref, nous connaissons tous cet investissement envers une bonne intrigue. (Cf. Savoir lire selon moi)
      Mais que ce passe-t-il si nous nous engageons trop ? C'est peut être la hantise de certains d'entre vous. Je pense que cela dépend en très grande partie de notre capacité à faire la part des choses, qu'il faut "éduquer" son cerveau pour qu'il ne se laisse pas berner. Plus simple à dire qu'à faire, pas vrai ? Tout est une question de "doigté", de dosage si vous préferez. Je pense sincèrement, que l'on peut se permettre de s'investir à tel point dans une histoire, que l'on profite de celle-ci pour se procurer des émotions et des expériences. Mais il faut faire attention à ses limites. Chacun a les siennes, il faut donc se tester pour savoir quand s'arrêter, parce que, bien sûr, c'est génial de vivre toutes ces choses, de connaître tant de personnes merveilleuses ou odieuses. Mais le risque en franchissant cette frontière, est de passer un point de non retour (du moins pour un certain temps). 
      La lecture et le cinéma, c'est comme une drogue, quand on est accro, pour décrocher c'est pas ce qu'il y a de plus facile. Alors pour avoir sa dose, on s'isole, on vit dans le noir (surtout pour les accro du cinéma), certains ne pensent plus à bien se nourrir, d'autres négligent leur apparence (dans les cas les moins ragoûtants, ils négligent leur hygiène corporelle), et à force de rester assis ou allongés ils se ramollissent et perdent en masse musculaire. D'accord, cette description correspond à quelqu'un de VRAIMENT accro. Mais il faut se méfier, ça vient très vite. En général, les parents ou les amis interviennent, et nous coupent un peu de cette routine et ça repart. 
      Mais cela ne représente qu'une possibilité. En franchissant cette barrière, on peut très bien ne plus faire la différence entre la réalité et la fiction. Ce qui est très dangereux à plein d'égards, on peut, par exemple, "perdre la boule". De temps à autre, on entend parler de personnes qui se sont prises, entre autre, pour des super-héros capables de voler et qui se sont écrasés. On peut également prêter aux personnes réelles des intentions ou des rôles qu'elles n'ont pas, en les identifiant par exemple aux personnages.
C'est pourquoi, il est important, à mon avis, de connaître ses limites. Ainsi, on peut vivre par procuration de nos lectures, ou visionnages cinématographiques, sans ressembler à un légume qui ne vit que pour sa prochaine dose. 

Conclusion : Il faut lire ou voir un bon film pour se détendre, et non pas vivre pour. Donc, oui on peut flirter avec cette frontière, mais mieux vaut éviter de la franchir.


Maëlle

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